Les peuples Celtes

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Au IIIème S. av. JC, suite au premières conquêtes romaines en Europe, les celtes finissent par être repoussés en Gaule Celtique, après avoir occupé les régions méditerranéennes.  Les peuples se rassemblent et créent des zones d’habitations rurales qui deviendront plus tard les première agglomérations de la région, qui ont évolué dans le temps et qui existent encore de nos jours (voir carte n°1).

Le territoire de l’Europe occidentale est refaçonné suite aux différents conflits entre les Peuples celtes et les Romains, mais également entre eux-mêmes. Les échanges économiques avec les peuples de la méditerranée seront alors restreints et les actions militaires (expéditions, mercenariat) réduites fortement vers le IIe S. av JC.

Nous entrons dans une phase pacifique où le focus se fait sur une politique de développement et une mis en place de l’artisanat. Un nouvel urbanisme se crée avec l’utilisation des agglomérations et des places fortes comme villes et villages axés sur le développement économique (artisanat, valorisation des marchandises, des échanges). Tout acte militaire (d’un point de vue expéditif ou défensif) est mis de coté.

 

 

  • Séquanes

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Le peuple Séquane se forme aux alentours du VIe S. av JC. Cette peuplade occupe l’un des plus vaste territoire de l’Est de la Gaule Celtique, recouvrant le Jura, La Franche-Comté, la Bresse, les Vosges du sud et le Sundgau. Ce peuple est entouré des Leuques et des Médiomatriques (au Nord), des Helvètes (à l’Est), et des Eduens (au Sud-Ouest). Ce peuple concentre son habitat en agglomération (la capitale étant Vesontio -avec son célèbre oppidum-l’actuelle Besançon) et sur des places fortes telles Epomanduodurum (Mandeure), Segobodium (Seveux) et Luxovium (Luxeuil).

Au début du Ier S. av JC, dans un but d’expansion de leur territoire et de domination sur la région, les Séquanes, avec le soutien des Arvernes, et profitant d’une neutralité temporaire avec Rome, sont en conflit avec les Eduens. Ces derniers font la défaite des Séquanes qui n’abandonnent pas pour autant leur objectif, et qui seront alors aidés par les troupes d’Arioviste (chef de la coalition Suève) pour relancer le conflit vers 70 av JC.

En 62 av JC, ils réussissent à chasser les Eduens, mais à ce moment là, Arioviste va prendre de force une partie du territoire obtenu par les Séquanes, sous prétexte de récompense personnelle en  contre-partie de son aide. C’est alors que l’alliance avec Arioviste est rompue, et une nouvelle coalition se créée entre Séquanes, Arvernes et Eduens dans le but de combattre Arioviste et le chasser des terres qu’il s’est appropriées, mais sans succès. La victoire d’Arioviste à Admagetobria (Magstatt) lui permet conquérir encore plus de territoire, il s’étend alors jusqu’au sud du Sundgau.

En 58 av JC, c’est là que beaucoup d’événements importants vont se produire. Les Harudes (Germains) entrent en Alsace et leur pression militaire va faire migrer les peuples Suèves et Helvètes vers le Sud-Ouest. C’est alors que le célèbre et ambitieux Grand Consul de Rome, mais également Proconsul de la Gaule, Jules César, entame la Guerre des Gaules en 58 av JC. Il commencera par vaincre les Helvètes à Bibracte, puis repoussera les Séquanes (il occupera également Vesontio), et continuera par la célèbre Bataille de l’Ochsenfeld dans la plaine d’Alsace, bataille qu’il mènera contre Arioviste et en sortira triomphant. Jules César réaménage le territoire (les Rauraques sont installés sur le Landgraben Alsacien au dépens des Séquanes) et prépare ses légions à passer l’hiver sur le sol Alsacien (en particulier chez les Séquanes). Les Séquanes s’allient aux Arvernes suite à leur déclaration de Guerre contre César. Ils vont alors fournir 10 000 hommes aux Arvernes  en 52 av JC pour les aider à défaire le Siège d’Alésia.

Une fois de plus vaincus, le peuple Séquane finira par se soumettre à l’autorité de Rome et se romanisera progressivement.

 

 

  • Rauraques

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La tribu Rauraque (Rauraci en Latin) est originaire d’une petite région à l’ouest de l’actuelle Allemagne (la vallée de la Ruhr). Les migrations de population sur l’Europe occidentale au cours du Ier et IIème S. av JC vont concerner également les Rauraques, qui quittent leur région du cours supérieur du Rhin et viennent s’établir dans le Sundgau et au Nord-Ouest de la Suisse actuelle (au Nord des Séquanes et des Helvètes). Leur capitale se situe sur une place forte aux environs de Bâle.

En 58 avant J.-C., après leur migration vers le Sud-Ouest, ils sont défaits par César à Bibracte et renvoyés  sur leur territoire d’origine, la Haute-Alsace.

Après la victoire de César sur Arioviste sur l’Ochsenfeld, Jules César se sert de se peuple pour en faire des auxiliaires sur l’ancien territoire des Séquanes, et sur tout le nord-ouest de la Suisse.

Après la conquête romaine et leur soumission à Rome, des nouvelles aglomérations seront fondées et deviendront d’importantes zones d’activité économiques. On retrouvera Augusta Raurica (Augst), Argenluaria (Artzenheim), Argentovaria (Horbourg-Wihr) et Basilea (Bâle, citée pour la première fois en 374).

 

Triboques

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Les Triboques (Triboci en latin) sont un peuple Celto-Germanique faisant partie de la coalition d’Arioviste lorsque le conflit éclate entre cette dernière et les Séquanes en 62 av JC. Une fois la victoire acquise à Admagetobria (Magstatt, vers 60 avant J.-C.), les Triboques s’installent en Basse-Alsace.

En 58 av JC, Jules César bat Arioviste lors de la bataille de l’Ochsenfeld et le repousse au-delà du Rhin avec ses Suèves, mais demande aux Triboques de rester en Alsace. Il se servira alors de ce peuple pour garder la frontière du Rhin et éviter les invasions potentielles.

Les Médiomatriques sont repoussés à l’Ouest des Vosges du Nord et les Triboques s’installent en nombre dans toute la région (entre le sud de la forêt de Haguenau et le Landgraben). Les Triboques définissent une nouvelle capitale, Brocomagus (Brumath) qui deviendra par la suite une des grandes agglomérations en Alsace et capitale administrative des Romains.

Les Triboques vont peu à peu créer les débuts de la civillisation gallo-romaine en Alsace. Ils font venir des peuples romanisés de toutes origines (d’Italie, de Grèce ou encore d’Asie Mineure) qui s’intègrent progressivement dans le territoire afin de créer une mixité indigène et méditerranéenne qui donneront naissance à cette nouvelle civilisation.

 

  • Leuques

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Les Leuques (Leuci en Latin) sont une tribu de la Gaule du nord-est installés dans une région délimitée au sud par la Seine, à l’ouest par la Marne et à l’est par la crête des Vosges. Ils se sont sans doute installés dans la région en même temps que les deux autres grandes tribus de la région, Médiomatriques et Trévires, aux confins des Ve-IVe siècles avant J.-C.

Les grandes cités leuques sont l’oppidum de Boviolles (près de Ligny en Barrois, Meuse), capitale des Leuques au moment de la conquête de César (Les Romains développeront à proximité la grande cité de Nasium – Naix-aux-Forges), Tullum, l’actuelle Toul, les oppida de la colline de Sion et de La Bure près de Saint-Dié, Essey-lès-Nancy, Sorcy, Gourzon, à la limite du territoire séquane.

La société leuque est divisée en trois classes sociales bien distinctes : le clergé avec ses druides très influents, l’aristocratie guerrière et le peuple avec ses paysans et artisans. Le commerce tient une grande importance dans l’économie : il est basé principalement sur le sel et l’étain, et les échanges se font principalement avec les Grecs et les Romains. Contrairement aux Médiomatrique, les Leuques sont amis de Rome dès avant la conquête de César. Lors de l’invasion des tribus germaniques aux ordres d’Arioviste, les cités leuques se rangent naturellement du côté de Rome et fournissent à César blé et hommes. Rome les considère donc comme alliés et leur accorde une grande autonomie. La culture romaine n’aura aucun mal à pénétrer les cités leuques : le site de Grand, dans les Vosges, est un bel exemple de cette romanisation.

 

  • Médiomatriques

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Les Médiomatriques sont une tribu celte établie dès le IVe siècle avant J.-C. au nord-est de la Gaule, entre le Rhin et la forêt de l’Argonne. Ils ont pour voisins, au nord, les Trévires et, au sud, les Leuques et les Séquanes. Le cœur de leur territoire se situe dans l’actuelle Moselle. En Alsace, leur territoire s’étend jusqu’au Rhin, entre la forêt de Haguenau et le Landgranben.

Leurs principaux oppida sont Divodurum Mediomatricorum (Metz), Pierrevillers-Rombas (nord de Metz), Vitry-sur-Orne (Sud de Thionville) et le Mont-Hérapel (près de Forbach).

Le nom Médiomatrique signifie ceux au milieu des Eaux-Mères, sans doute car ils étaient situés entre les rivières Matrona (Marne) et Matra (Moder), portant le nom de la déesse mère. Au moment de l’invasion des confédérés germains d’Arioviste, les Médiomatriques sont contraints de quitter la Basse-Alsace où s’installent les Triboques : les Vosges centrales et du nord font désormais office de frontière.

En 52 avant J.-C., ils participent au soulèvement des Arvernes et envoient quelques milliers d’hommes au secours de Vercingétorix. Leur capitale, Metz, joue sous l’empire romain un important rôle de centre militaire et stratégique.

Agriculteurs-éleveurs, les Médiomatriques s’enrichissent particulièrement en exploitant le sel dans la vallée supérieure de la Seille et en en faisant commerce. Pour pratiquer leurs échanges, ils frappent des monnaies de type Alexandre. Les plus anciennes datent du IIe siècle avant J.-C. La société médiomatrique repose sur une oligarchie de chevaliers et grandes familles commerçantes et une organisation sociale très hiérarchisée basée sur le travail des paysans et de nombreux esclaves.

 

  • Trévires

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Les Trévires forment la tribu celte la plus puissante de l’est de la Gaule (Luxembourg, Ardennes, vallée inférieure de la Moselle…), où ils sont installés depuis le Ve siècle avant J.-C. En Alsace, ils sont installés jusqu’à environ 60 avant l’ère chrétienne sur un petit territoire, l’actuel Outre-Forêt, au nord de la forêt de Haguenau.

Leur première capitale se trouvait à Tieltelberg (au nord-est de Longwy). Elle sera transférée à l’époque gallo-romaine à Augusta Treverorum, l’actuelle Trèves. Leurs autres places fortes sont Wallendorf (Sud-ouest de Bitburg), le Donnersberg (nord de Kaiserslautern), le Martberg (Mons Martis) sur la Moselle (Cochem) et le célèbre Hunnenring à Otzhausen (sud-est de Trèves).

Les Trévires sont essentiellement des agriculteurs-éleveurs. Un bas relief trévire montre qu’ils avaient inventé une moissonneuse poussé par des animaux. Ils ont la réputation d’excellents éleveurs de chevaux.

Bousculés par l’invasion des Suèves confédérés par Arioviste dans les années 70-65 avant J.C., les Trévires refluent vers le nord-ouest, abandonnant aux Némètes le nord de l’Alsace. Lorsque César intervient en Gaule, ils se rangent du côté de Rome et servent d’auxiliaires de cavalerie. Mais en 54, suite à des dissensions internes, ils se retournent contre César qui mettra deux ans à les soumettre.

À l’époque romaine, Trèves devient une ville très importante de la partie occidentale de l’Empire, notamment sous Dioclétien et ses successeurs.